Cet article est un résumé du documentaire intitulé « Protection sociale : la Grande Omerta » publié par la chaîne Youtube « Contribuables Associés » le 10 décembre 2024.
INTRODUCTION : le coût de la protection sociale
Les dépenses françaises sont les plus hautes d’Europe. La part des dépenses publiques représente 57% du PIB.
Depuis quelques années, on constate une dégradation de la qualité du service public alors que la facture augmente.
L’excès de dépense publique est surtout due à la protection sociale.
En 2022, les dépenses publiques pour la protection sociale s’élevaient à 849 milliards d’euros, soit 32% PIB.
Toutes ces dépenses sociales ne vont pas dans des investissements d’avenir, comme des logements, la formation, l’enseignement, le développement des réseaux de voie ferrée ou les routes.
SANTE
Les patients n’ont rien à payer, ce qui contribue à la dévalorisation des soins puisque les patients n’ont jamais de facture sous les yeux : ils ne voient pas ce que coûte cette protection sociale.
Il y a de nombreux abus liés à cette absence de coût des soins, car les patients enchaînent les examens inutiles prescrits par les médecins qui ne sont jamais mis face à la facture finale.
Les pénuries de médicaments que l’on constate depuis quelques années s’expliquent car nous avons les médicaments les moins chers d’Europe. Les laboratoires envoient donc leurs médicaments là ils se vendent au prix le plus élevé.
Le documentaire dégage deux solutions face à ces problèmes : faire payer les patients, ou réduire la technostructure.
En France, la santé est gérée par environ 30 fonctionnaires qui décident de tout, qui changent de postes et qui reprennent leurs places depuis des décennies. Cette caste ne connaît rien à la santé, elle est encline à l’immobilisme, et rejette la faute sur les vrais professionnels de la santé.
RETRAITE
Démographie : de moins en moins d’actifs
Il y a de moins en moins d’actifs pour un retraité, ce qui entraîne une diminution des ressources qui permettent de financer les retraites. Le nombre de retraités va augmenter, ce qui va entraîner une augmentation des dépenses.
Pour l’instant on n’a accès, de base, qu’à un système de répartition : on ne finance pas notre propre retraite mais celle des retraités actuels. Toute la question est de savoir si demain il y aura assez d’actifs pour financer notre retraite à nous. Rien n’est moins sûr.
Une solution consisterait à permettre la retraite par capitalisation : chaque travailleur assure sa retraite en investissant dans des fonds de pension, ou dans la bourse. Chaque travailleur se prend en main au lieu d’espérer que l’État sera là pour lui.
La retraite par capitalisation existe déjà pour les gens qui savent comment s’y prendre, qui investissent déjà, que ça soit dans des fonds de pension, dans des etf, des actions ou des obligations, mais le grand public n’y connaît rien et attend tout de l’État.
Retraite par capitalisation
Une telle solution casserait complètement la dialectique marxiste qui repose sur la lutte des classes, sur le rapport de force entre le salarié et son patron. En transformant le salarié en actionnaire, on alignerait les intérêts du salariat et du patronat, ça dynamiterait toute la propagande socialiste sur ce rapport de force qui est purement fictif, car dans la vie réelle (donc en dehors de la logique binaire et virtuelle du socialisme) le petit peuple passe son temps à côtoyer des patrons. Tous les artisans et les commerçants sont des petits patrons. Dans une petite ville, tout le monde sait que ce sont les entreprises, et donc les patrons, qui créent de l’emploi, qui créent de la richesse. Les intérêts du salariat et du patronat convergent déjà en dehors des discours manichéens des socialistes.
En incitant les travailleurs à investir leur argent, à prendre leur avenir en main au lieu de le confier à l’État, en créant des fonds de pension français, on ferait perdre à la gauche son électorat. Pour garder une emprise intellectuelle sur les travailleurs, la gauche a besoin de diaboliser les actionnaires. Ce discours crée d’ailleurs une contradiction permanente, puisque si la bourse permet de s’enrichir facilement et rapidement, alors pourquoi ne pas inciter les pauvres à investir puisque ça leur permettrait de sortir de leur classe sociale ?
En vérité, la gauche a tout intérêt à ce que les pauvres restent pauvres, sinon ils ne voteront plus pour eux.
Retraites : un système de Ponzi ?

La retraite par répartition peut être comparée à un système de Ponzi dans la mesure où elle repose sur le financement des pensions des retraités actuels par les cotisations des actifs, sans capitalisation préalable. Comme dans un schéma de Ponzi, ce système nécessite un flux constant de nouveaux entrants pour fonctionner. Ainsi, l’avenir de notre modèle de protection sociale est très incertain.
FRAUDE

Les types de fraude
Il existe deux types de fraudes sociales :
- la fraude aux prestations (l’argent qui sort des caisses de l’État) ;
- la fraude aux cotisations (l’argent qui rentre pas dans les caisses de l’État).
Selon la Cour des comptes, en 2022, les fraudes envers la CAF s’élevaient à 5.8 milliards d’euros, tandis que les fraudes envers la CPAM étaient estimées entre 3.8 et 4.5 milliards d’euros.
Quel contrôle ?
Le contrôle des fraudes est assuré par la même administration qui distribue les prestations. Le contrôle est interne. Aucune administration n’a intérêt à réaliser de véritables contrôles, car, ce faisant, elle donnerait la preuve de son incompétence à évaluer les besoins réels des demandeurs. Les contrôles sont donc légers, voire totalement absents.
En outre, la mission de ces administrations est d’aider les gens, pas de les fliquer.
Pour régler le problème, il faudrait des services de contrôle externes.
Les OQTF bénéficiaires des prestations sociales
Nathalie GOUELT, sénatrice de l’Orne, explique comment des étrangers sous OQTF peuvent percevoir des prestations sociales. Les étrangers qui arrivent avec un permis de séjour et un permis de travail ont automatiquement une carte vitale. Toutefois, lorsque le permis de séjour s’achève, la carte vitale n’est pas désactivée car il n’y a pas de lien entre les services de la Sécurité sociale et la Préfecture.L’expiration du permis de séjour n’entraîne pas la désactivation de la carte vitale.
TRAVAIL

La fatalité des bas salaires
En France, le salaire stagne autour du SMIC car une augmentation de la rémunération du salarié au-delà de ce seuil entraîne une hausse du coût du travail pour l’employeur et une baisse du salaire net pour l’employé, car les allègements et exonérations des cotisations patronales sont réduites.
C’est ce que l’on appelle une « trappe à bas salaire ». Aucune des deux parties n’a intérêt à ce que le salaire brut augmente.
Cela donne l’impression que l’on ne peut pas s’élever par le travail, que le travail ne paie pas.
L’immigration tire les salaires vers le bas
Selon Rémi PELLET, cette situation est due à l’immigration. La France a massivement importé des populations non formées, non qualifiées, donc inutiles, qui sont réduits au parasitisme. La France a adapté son modèle de protection social pour prendre en charge ces populations : en baissant les cotisations sociales sur les bas salaires et en les concentrant sur les hauts salaires. Cela a créé cette trappe à bas salaire.
En outre, l’allègement des cotisations coûte cher à l’état, puisque cet allègement entraîne un manque à gagner important.
Huit millions de personnes ont un bas salaire. Pour compenser, les employeurs sont incités à distribuer des primes défiscalisées, qui ne sont par définition pas imposables et qui ne financent donc pas le modèle social.
Les parasites au RSA
Parallèlement, des gens vivent sans faire d’effort en exploitant les aides sociales. C’est pour cela que le RSA paraît aussi scandaleux aux travailleurs, même si le coût du RSA n’est pas si élevé que cela en comparaison des autres dépenses de l’État. Il y a un trop faible écart de niveau de vie entre un smicard et un profiteur qui cumule les aides sociales (RSA – APL – aides alimentaires et familiales, etc.).
Les travailleurs sont de plus en plus de pauvres. Certains actifs, comme les agriculteurs, bénéficieront d’une retraite équivalent au minimum vieillesse que même des immigrés qui n’ont jamais travaillé en France pourront toucher.
Jérôme FOURQUET (directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprises » de l’IFOP) note que c’est dans les classes moyennes, et en particulier dans le bas de la classe moyenne, que le discours anti-assistanat est le plus fort. Cette classe moyenne est trop riche pour être aidée (elle paye tout à plein tarif), mais elle est trop pauvre pour bien vivre. Elle éprouve donc du ressentiment vis-à-vis des parasites du bas (qui bénéficient des aides sociales) et des parasites du haut (les hauts-fonctionnaires, les parlementaires, les ministres), qui se gavent sur le dos des travailleurs.
Le travail ne paie pas
Cette classe moyenne contribue énormément à un modèle social qui ne lui bénéficie plus. Son travail ne lui permet pas non plus de s’élever. Les perspectives d’évolution sont très limitées. Tout ce qu’un employé peut espérer, c’est obtenir un poste moins exposé à la pénibilité que le poste de base. Il ne gagnera pas beaucoup plus, mais au moins il sera plus serein que l’employé de base. Le seul horizon, c’est le bureau chauffé l’hiver et climatisé l’été.
CONCLUSION : l’inefficacité de notre protection sociale

On constate à la fin du documentaire que tous les présidents et les gouvernements ont fait grimper la dette de l’État. La gauche et la droite sont des donc catégories qui n’ont plus aucun sens puisque le résultat objectif et mesurable de ces deux bords politiques aboutit au même résultat.
Nous devons constater que plus nous finançons notre modèle de protection sociale, moins ce modèle est efficient.
Christian Saint-Étienne (économiste, professeur d’économie au CNAM), prétend qu’il faut augmenter le temps de travail hebdomadaire et allonger la durée de cotisation pour la retraite. Cette solution revient à augmenter encore davantage le poids qui pèse déjà sur les épaules de la classe moyenne. Il est surprenant que la solution consistant à faire travailler les bénéficiaires des aides sociales qui ne font rien et qui ne contribuent à rien ne soit pas évoquée. L’on constate alors les limites de l’intelligence qui tourne dans le vide.